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20090409

Andy Warhol au Grand Palais : ça partait d'une bonne intention

* ANDY IN THE SKY WITH DIAMONDS *
Exposer Andy Warhol, c'est comme remastériser les géniaux Beatles (et oui tout arrive : http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/article/les-beatles-remasterises-en-stereo/) . Il est en effet hautement périlleux de toucher aux mélodies connues. Alors, si le procédé sérigraphique est autant dans les yeux que le refrain de « Come Together » est dans les coeurs, il dissimule derrière la facilité de la répétition d'un refrain clinquant un art de la dissonance morbide. La permanence de ce système esthétique puissant parce que publicitaire, assure la mondialisation (première) de cet art du pop. Populaire, l'artiste rameute le grand public comme les cultureux, touche toutes générations confondues, est familier de chacun. L'œuvre de Warhol paraît douillette et c'est douillètement qu'il est présenté au Grand Palais.
On vous y offre des œuvres splendides ; sur les cimaises quelques morceaux de peinture inédits et terrassant. L'accrochage convenu et peu audacieux demeure intelligent, certes, mais peu intelligible. La médiation minimaliste n'aide pas. Car, exposer Warhol, c'est évoquer des problématiques complexes et quasi-archéologiques : l'artiste opère une transmutation philosophique, ontologique, politique du statut de l'image dans l'ère médiatique et interroge la portée iconique de l'art. Il faut vous alors deviner que la Joconde de la seconde salle est un rappel d'emblée de l'influence du ready-made duchampien sur Warhol.


* DE L'IMAGE CULTE AUX IMAGES CULTIQUES *
Le procédé sérigraphiques warholiens subvertit l'icône et son archétype, cette image que l'on est censé vénérer dans la reproduction et qui se trouve dotée d'une efficacité surnaturelle (dynamis). La fixité du charismatique est bien au contraire d'une efficacité sur-morbide puisqu'elle éloigne encore davantage la présence et représentation.
Les couleurs non-imitatives, l'utilisation de l'ombre colorée, les décalages entre dessin et aplats chromatiques affichent le statut de substitut aux dépens de celui de l'immédiat. Alors, on a l'habitude d'évoquer la perte de l'aura benjaminienne de l'image chez Warhol et on a raison : l'image chez warhol est lointaine et se refuse à l'épiphanie de l'apparition. Par la tautologie répétée, Warhol entérine ce changement de la nature de la notion de beau : il n'est plus moral, il n'est plus que « grâce » (charis) charismatique stéréotypée et, en conséquence, distanciée.



* MODERNITE / POST-MODERNITE *
L'utilisation matérialiste d'un répertoire d'image médiatique standardise une forme anti-naturaliste et non-spontanée. L'artificialité mécanisée frôle le kitch. La modernité de la grille sérigraphique (voir la grande Rosalind Krauss - on reparle ), la composition en all-over moderniste accueille un propos très post-moderne. Avec Warhol, l'art est dans un entre-deux, peut-être cet entre-deux de la personnalité de Warhol(a). La fascination pour l'objet est sublimée dans une peinture d'histoire réinventée.

* MUTISME DES COMMISSAIRES *
On regrette que ces questions passionnantes et toujours ouvertes ne soient pas clairement articulées dans ce Grand Palais des idées reçues. On souffre de ne pas avoir d'autres questions à ajouter à cet inventaire non exhaustif (il manque la question de l'œil ou de la main, celle de la portée commercial, celle du regard fétiche, ou encore celle interrogeant le refus de la sexualisation des images). On ira voir du côté du catalogue en espérant qu'il apaise enfin cet appétit et que les commissaires y mènent un interrogatoire musclé.

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