Il y a quelques semaines, le Centre Pompidou a dévoilé le nouvel accrochage thématique de l'étage contemporain de ses collections permanentes : l'histoire de l'art contemporain vous est désormais conté par des œuvres d'artistes féminines uniquement. La Tate Modern a été la première à se défaire des conventions de l'exercice de ce type d'accrochage : le "white cube" n'était plus l'espace d'une dissertation chronologique mais celui où les fonds muséaux s'articulaient selon des thématiques. Aux expositions temporaires succèdent alors d'autres événements accélérant ainsi le rythme des déflagrations médiatiques des institutions. L'exposition de collections permanentes devient alors un produit d'appel d'autant que leur accès est facilité par une politique tarifaire adaptée et que leur longévité assure le confort de la visite.
Cependant, le musée, s'il veut en rester un, se doit d'être didactique. Il est certes essentiel de replacer la création féminine à sa juste place : son émergence dans la seconde moitié du siècle est un phénomène historique essentiel à la compréhension de l'histoire de l'art. Notez Bien : "Histoire de la création", non pas histoire de l'émancipation. Car si la sociologie, au même titre que l'économie ou la psychanalyse, grossit l'outillage fondamental de l'historien d'art, cette discipline n'en demeure qu'une béquille. Aussi peut-on regretter la segmentation d'Elles@centre pompidou par des termes bâtards psycho-socio-stylistico-historiques tels que pionnières, immatérielles, feu à volonté. De même, toute ressemblance du titre de l'exposition et du catalogue à la maquette maquillée à la truelle avec une quelconque revue féminine est purement fortuite.
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